Le dilemme – eine französische Kurzgeschichte

 
2 Mag ich
1 Sekunde

Geschrieben für einen Kreativ-Fremdsprachenwettbewerb in der der 12. Klasse. Thema: Die Zeit läuft.

Je la regarde, elle ne bouge plus. La petite bouteille dans mes mains semble lourde, mes doigts transpirent et la bouteille glisse. La vieille femme respire lentement, son oreiller est trempé.
Moi, qui ai étudié la médecine pendant des années d’effort, moi qui ai déjà sauvé beaucoup de vies et qui ai toujours pensé que ce serait un métier à succès, moi, j’ai peur d’un échec. Le héros a disparu d’un seul coup. J’ai dépassé mes limites.
Avec cette petite bouteille, je pourrais secourir la vie de grandmère Marron. Je pourrais lui rendre la santé – mais je ne peux pas lui rendre sa jeunesse, sa joie de vivre, son rôle dans ce monde. Elle ne veut plus vivre, mais mourir en paix. Si je lui donne le médicament maintenant, ses douleurs s’apaiseront, mais, très problablement, elles réapparaitront de façon beaucoup violente – ou encore pire – l’inquisition viendra la chercher. De grands feux brûlent partout dans ce pays, en cette ère d’injustice et de cruauté.
Mais ma vocation, c’est de sauver les vies, et non de les achever. Je l’ai juré solennellement devant les grands messieurs en robes: le serment d‘ Hippocrate, qui n’a certainement pas été inventé pour être brisé. „Je dirigerai le régime des malades à leur avantage“…
Quand-même, c’est son propre vœu de quitter ce monde! Elle n’a pas de famille, pas d’amis, elle n’a plus personne. Toute sa vie a été un combat contre la méfiance. Il serait si facile de la laisser dormir paisiblement pour l’éternité. Pourtant, ne serait-il pas moins compliqué de lui donner la potion qui se trouve dans cette petite bouteille? Ne serait-il pas plus honorable de soulager ma conscience en la guérissant?

Le temps passe. Je ne peux plus rester debout, tout mon corps tremble comme une vieille fleur au milieu d’une tempête et je me sens tant fané et abandonné. Où es-tu, Dieu? Où sont tes petits anges qui m’ont toujours dit ce qu’il fallait faire? J’ai besoin de ton conseil, Dieu, sinon je faillirai lamentablement à ma tâche. Assis sur la chaise devant le lit de Marron, je saisis sa main pour prendre le pouls. Tap… tap… tap.

Hier, les inquisiteurs ont assailli sa petite maison, hors de la ville. Elle voulait y passer la fin de sa vie après la mort de son époux. Ils ont arreté la vielle veuve sans aucun mot d‘ explication. Sur le chemin vers la prison, elle a dû soutenir les regards hostiles de tous les villageois. La plupart des citoyens l’ont jadis assurée de leur gratitude. C’était grand-mère Marron qui venait toujours les guérir – pour très peu d’argent. „Grand-mère“, tout le monde l’appelle comme ça, bienqu’elle n’ait fait que des fausses couches.
Je me sens bougrement coupable maintenant en regardant son visage paisible, car c’était elle qui aidait les familles miséreuses, les hommes trop pauvres pour payer un medecin compétent comme moi. Et ce jour-là, ils lui ont jété des fruits pourris. Tout ça à cause d’une seule accusation gratuite, un seul mot d’une seule bouche inconnue qui détruisait toute une vie innocente:“sorcière“.
C’était trop pour la vieille femme, elle s’est affaissée dans les bras d’un des hommes qui l’ont alpaguée. Il l’a laissée tomber tout de suite, avec une mine de dégoût. Et tout ce que j’ai pu faire, c’est de payer un magot pour qu’elle puisse au moins dormir dans ma chambre de malade – pour une seule nuit. Et voilà elle dort, bien enveloppée dans un grand tas de couvertures.
Je me suis calmé. Le soleil est déjà en train de se lever et le premier coq commence á chanter. Mes mains étreignent celles de Marron qui semble sereine, et, en la regardant de plus près, je peux même découvrir un doux sourire..

Des pas s’approchent, deviennent plus forts avec chaque seconde. Ma décision est prise, et je n’ai aucun doute que c’était la meilleure, la seule décision qui existait pour moi en tant que docteur et en tant qu‘ être humain. Finalement, les pas arrivent devant la porte; le moment est venu et enfin, la clenche se baisse.

Corinna Günther

Ich bin eine sprachbegeisterte Hobby-Fotografin mit Liebe zum Detail. Seit der Lektüre von Pascal Merciers "Nachtzug nach Lissabon" verliebt in die Philosophie, möchte ich das Leben im Alltag mit mehr Achtsamkeit beobachten, genießen und verknüpfen.

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